Qu’est-ce que la méthode Feldenkrais© ?
« Si vous savez ce que vous faîtes, vous pouvez faire ce que vous voulez » est l’une des phrases fortes de Moshé Feldenkrais. Cette phrase résume le principe de sa méthode. Elle promeut la conscience de soi dans le mouvement et la faculté de choisir comment se mouvoir de façon appropriée. La méthode Feldenkrais™ part de l’idée que l’être humain ne cesse d’apprendre et de réajuster la façon dont il accomplit ses mouvements. La plupart des mouvements sont appris pendant l’enfance et deviennent automatiques, mais parfois ils se révèlent insatisfaisants quand ils ne sont pas (ou plus) en phase avec les besoins et les limites du corps. Pour s’éduquer ou se rééduquer, Feldenkrais™ propose de retrouver des gestes justes, c’est-à-dire des gestes faciles, sans tension ni douleur. La méthode Feldenkrais™ conduit à prendre conscience de son corps, à doser ses efforts avec plus de justesse pour le libérer de ses mauvaises habitudes. En cela, elle a sûrement beaucoup bénéficié de l’expérience que Moshé Feldenkrais a acquise en pratiquant le judo, art martial où l’on déséquilibre l’adversaire sans utiliser plus de force que nécessaire, simplement en se plaçant au bon endroit et au bon moment. D’une façon plus générale, la méthode permet de découvrir les facultés d’apprentissage du système nerveux : d’abord pour corriger une posture — se tenir assis par exemple — mais aussi adapter sa façon de réagir (à un problème, à un événement inattendu). Cette éducation agit donc sur le pouvoir d’action et d’autonomie de chacun(e).
Quels sont ses buts ?
• Trouver de la liberté dans le mouvement, dans chaque articulation, chaque muscle ou tendon, chaque partie de soi, en utilisant l’ensemble de la structure squelettique.
• Retrouver du mouvement, là où il ne semble plus possible, dans les zones qui se sont figées.
• Trouver ainsi du mouvement dans l’ensemble de soi : mieux répartir le mouvement, c’est partagerl’effort, s’économiser, éviter que les mêmes zones soient toujours sollicitées et se fatiguent, s’usent ou se blessent.
• Mettre de la qualité dans son mouvement : ce qui devient important n’est pas la réussite, la performance, l’exploit dans le mouvement, mais la qualité dans le mouvement, son efficacité, sa facilité, sa justesse, sa fluidité qui fait accéder à l’harmonie, à l’esthétique.
• Trouver un mouvement juste, sans effort ; un élève d’un cours disait : « En fait, c’est souvent parce qu’on est pressé, qu’on a la flemme, qu’on s’y prend n’importe comment, qu’on en fait trop, qu’on se fait mal… Si on prend le temps de chercher, on trouve le mouvement juste, on se respecte, on prend soin de soi, on se préserve, on évite les douleurs présentes ou à venir…. »
Quels sont ses principes ?
Ce qui rend les séances étonnamment efficaces, c’est le fait d’aborder le mouvement et l’apprentissage d’une façon inhabituelle :
• Au lieu de juger ce qui est bien ou mal, on aide l’élève à prendre conscience de ses habitudes, de ses postures, de ses mouvements quotidiens…
• Au lieu de chercher à corriger, on explore toutes les possibilités de mouvement et on
laisse l’élève choisir ce qui lui convient.
• Au lieu de parler d’un idéal commun à tous, on cherche à retrouver un mouvement « somatologique », c’est-à-dire en cohérence avec la construction anatomique, squelettique de chacun, avec ses propres limites ou caractéristiques personnelles.
• Au lieu de se focaliser sur une articulation douloureuse, on permet à l’élève de se percevoir dans sa globalité, en percevant le cheminement du mouvement au travers de soi. Exemple de témoignage d’élève : « il suffit de bouger un orteil, pour que tout l’équilibre se modifie, dans les appuis des pieds, dans les positions des genoux, du bassin, de la colonne vertébrale, des épaules, de la nuque, de la tête, du regard… »
• Au lieu de séparer les sensations corporelles du reste de la personne, on attire l’attention sur les cheminement du mouvement à travers soi, sur les coïncidences entre tel état de contraction et tel état d’esprit.
• Au lieu de chercher la douleur, on aide à retrouver le plaisir dans le mouvement : retrouver le plaisir du bébé qui se satisfait de se sentir bouger ; cultiver le plaisir de se mouvoir et d’être dans ses sensations.
• Au lieu d’imposer un exemple, on permet à l’élève de trouver par lui (elle)-même : on apprend à apprendre. L’élève doit trouver ses propres réponses, celles qui lui conviennent, celle qui sont juste pour lui (elle). Ce n’est pas le professeur qui sait, mais l’élève qui se découvre, qui apprend à mieux se connaître.